Les permanences logement jeunes : un service essentiel pour l'autonomisation des jeunes en matière de logement

Dans le cadre de la politique en matière de logement, et à la suite d’une étude intitulée « Jeunes et précarité pour un logement d’abord » entre 2021 et 2022, cela a mis en évidence l'absence d'un service spécifique pour accompagner les jeunes de 16 à 30 ans sur les questions liées au logement. La gestion de ce service a été confiée à la Fédération des Œuvres Laïques (FOL)Lien externe, qui a créé le Conseil Logement JeunesLien externe à cet effet. Ce projet est porté et financé par Grand Chambéry, avec le soutien de la DIHAL, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Logement d’abord ».

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Depuis trois ans, Maud exerce en tant que travailleuse sociale au sein du Foyer Jeunes Travailleurs (FJT) de La Clairière situé au cœur du quartier du Biollay à Chambéry. Depuis la création du Conseil Logement Jeunes le 1er octobre 2024, - elle consacre 80 % de son temps pour ce dispositif, dont les permanences sont financées par Grand Chambéry. Ce guichet unique accompagne les jeunes âgés de 16 à 30 ans, peu importe leur situation, dans leurs problématiques et besoins liés au logement.

C’est un service d’accueil, d’information et d’orientation sur diverses problématiques liées au logement : recherche, maintien, médiation avec les bailleurs, gestion des impayés, gestion des cas d’insalubrité...

Depuis sa mise en place, d’ores et déjà 85 jeunes ont été accompagnés, dont certains issus du FJT et d'autres orientés par des structures sociales telles que la mission locale du bassin Chambérien. Quelque soit leur situation, chaque jeune du territoire est reçu sans condition : jeune sans ressource souhaitant gagner en autonomie, couple avec ou sans enfant, famille monoparentale, bénéficiaire de minimas sociaux ou encore jeune sous Contrat d'Engagement Jeune (CEJ), etc.

Bien que la majorité des demandes concerne la recherche de logement (80%), la lutte contre l’habitat insalubre demeure une problématique récurrente. Les démarches pour faire reconnaître l’insalubrité d’un logement sont complexes et peuvent durer plusieurs mois. C’est ce qu’a vécu Déborah, rencontrée lors d’une permanence. Après un parcours semé de difficultés, elle a été orientée vers le CLJ via sa conseillère de la mission locale. Grâce à un accompagnement individuel, elle a pu mieux comprendre ses droits et les démarches à entreprendre face à l’insalubrité de son logement. « Ce qui m’a le plus servi, c’est la réponse précise à mes questions. Avoir des problèmes de logement, c’est pesant. C’est un lieu qui peut devenir source d’angoisses. », confie-t-elle.

Les jeunes accompagnés passent par une première rencontre diagnostic de 45 minutes. L’objectif est d’identifier leurs besoins et d’initier les démarches adaptées (demande d’APL, logement social, etc.). Certains jeunes n’ont besoin que d’un rendez-vous pour être autonomes, tandis que d’autres nécessitent un suivi plus approfondi, souvent sur plusieurs mois.

Selon la situation de chaque jeune, différentes aides financières nationales et locales peuvent être mobilisées. Mais pour y accéder, encore faut-il en avoir conscience et en posséder la connaissance. C'est là toute la difficulté pour ces jeunes, dont beaucoup n'ont pas été accompagnés par leur famille dans l’apprentissage des démarches administratives. Certains se trouvent même en rupture familiale ou confrontés à des situations encore plus complexes, comme le statut de demandeur d'asile.

Karim, ancien étudiant en BTS, sans famille sur place en France, s’est retrouvé sans logement après la fin de sa formation, le CROUS ayant besoin d’un certificat de scolarité. Il a alors été orienté vers le FJT et a découvert le CLJ. Aujourd’hui en intérim, il a réussi à stabiliser sa situation et conseille aux jeunes dans son cas de « ne pas hésiter à appeler les bailleurs sociaux et à frapper à toutes les portes ».

Sajjadullah, originaire d’Afghanistan, a lui d’abord été hébergé en centre Adoma (solutions temporaires de logement et d’hébergement pour des personnes - qui traversent des difficultés économiques et d'insertion) en attendant l’obtention de son titre de réfugié. Les démarches administratives étant complexes, il a bénéficié de l’accompagnement du CLJ pour stabiliser sa situation. Enfin plus serein aujourd’hui, il aspire à un avenir meilleur et se projete de nouveau sur du long terme : « Mon rêve serait d’avoir un T2, un travail, le permis et devenir policier. »

Au-delà de la recherche de logement, ce dispositif joue un rôle clé dans l'autonomisation des jeunes. En leur donnant les outils et les connaissances nécessaires, il leur permet d’avancer plus sereinement vers un avenir stable. Pour beaucoup, un simple rendez-vous peut tout changer. 

Outre les permanences individuelles, le Conseil Logement Jeunes organise des actions collectives - certaines étant aussi en cours de construction avec les partenaires - sur des thématiques comme les économies d’énergie ou les droits et devoirs des locataires.

S’est notamment tenue le jeudi 23 janvier 2025, une soirée avec une quinzaine de jeunes présents au FJT, autour d'un jeu de plateau conçu pour sensibiliser aux enjeux du logement : accès au logement, budget logement, quels sont les droits et devoirs du locataire, le départ du logement… Ce temps collectif constitue la première séance d’un cycle en trois temps. La deuxième séance se déroulera un mois plus tard et concernera l’entretien du logement avec des mises en situation (hygiène, entretien courant, entretien technique qui relève du locataire ou du bailleur, prévention des punaises de lit et autres nuisibles,…). Enfin, la dernière séance abordera les économies d’énergie.